C’est un cas exceptionnel que rapportent des médecins légistes uruguayens dans un article du Journal of Forensic and Legal Medicine publié en ligne le 6 février 2019.
« Nous décrivons le cas d’une petite fille de six ans et quatre mois qui a présenté une large déchirure anale, attribuée à la pénétration du pénis de son chien domestique », déclarent-ils.
Les parents ont indiqué que leur fille jouait seule dans la cour de la maison avec le chien de la famille, un labrador retriever mâle âgé de 2 ans, quand ils l’ont entendue crier.
Ceux-ci l’ont trouvée en larmes, l’enfant déclarant que « le chien voulait lui monter dessus ».
L’examen révèle une déchirure anale de 2 centimètres, accompagnée d’ecchymoses péri-anales. On note par ailleurs sur la paroi abdominale latérale et la face externe de la cuisse gauche de la fillette de petites plaies superficielles.
L’enfant est examinée par un pédiatre, un chirurgien et un médecin légiste à l’hôpital de l’Universidad de la Repúblic (Montevideo, Uruguay) pour une lésion anale hémorragique.
La déchirure anale est alors suturée. La culotte de la fillette est examinée. Des prélèvements anaux et vaginaux sont réalisés à la recherche de sperme ainsi qu’à des fins bactériologiques pour éliminer toute infection sexuellement transmissible.
Les résultats reviennent négatifs.La fillette est soumise à une évaluation psychologique à laquelle participent un pédopsychiatre et le pédiatre qui suit l’enfant depuis sa naissance.
Après plusieurs entretiens avec elle et ses parents, le pédopsychiatre conclut à l’authenticité du récit de l’enfant. La narration des faits, les symptômes physiques et les signes émotionnels, les déclarations des parents, permettent d’écarter un abus sexuel par un humain.
Par ailleurs, les abrasions cutanées correspondent aux lésions qu’un chien aurait pu provoquer en plaçant ses pattes antérieures sur les flancs de l’enfant pour la maintenir.
Les médecins laissent celle-ci regagner le domicile familial avec obligation d’un suivi étroit par son pédiatre. Huit jours plus tard, le pédiatre et un expert en médecine légale se rendent au domicile de l’enfant pour l’examiner à nouveau et réinterroger les parents.
Ils observent alors que la lésion anale a complètement cicatrisé. Le récit de la fillette semble cohérent avec la disposition des lieux, estiment les médecins.La petite fille sera examinée par le même pédiatre pendant huit ans.
Elle a aujourd’hui 14 ans et 3 mois, se porte bien et a de bons résultats scolaires.
A la demande du pédiatre, l’adolescente et ses parents consentent à se soumettre à une nouvelle évaluation psychiatrique, cette fois conduite par un psychiatre n’appartenant pas à l’équipe médicale initiale. Le but est de confirmer que la lésion anale était effectivement due au pénis du chien.
Les parents et l’adolescente donnent également leur accord pour que les médecins publient ce cas clinique inhabituel.
La nouvelle évaluation est conduite par un pédopsychiatre expérimenté en médecine légale. Elle consiste en un entretien avec la jeune fille ainsi qu’en une analyse rétrospective de son récit et des dessins réalisés les jours suivants l’incident.
L’adolescente déclare alors qu’elle a remonté sa culotte après avoir été blessée par le chien et que ses parents aient crié à l’aide. Elle indique également que le chien était « facilement excité » et qu’elle-même était « curieuse ».
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